carte agricole d'Allex
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Agriculture Allex


Sources: Ministère de l'agriculture, Direction Départementale du Territoire, Conseil Régional, Conseil Départemental, Union Européenne, Le Monde

Il me semble que l'on ne peut isoler l'agriculture allexoise du contexte international, européen, national, régional, départemental, intercommunal et enfin communal.

 

  • Niveau international:

L'agriculture est très dépendante des cours du blé, du maïs,..qui sont fixés par les marchés internationaux, du prix des matières premières comme le pétrole, les engrais,, des trusts semenciers, chimiques.

Les accords du GATT dans le cadre de l'OMC apportent des contraintes à l'agriculture européenne. La Pac doit être compatible avec ces accords.

Les engagements de Kyoto obligent à construire une société plus sobre en énergies fossiles. Cette évolution a un impact sur les pratiques agricoles.

On envisage 9 milliards d'individus sur la Terre en 2050, cela se traduira par un doublement de la demande alimentaire.

Le niveau de vie augmentant, les habitudes alimentaires changent au profit des protéines animales.

La capacité d'augmenter la production est menacée par le changement climatique et par la stérilisation des sols, la diminution des sols agricoles à cause de l'urbanisation et des infrastructures.

Le problème de l'eau est crucial. Les aléas climatiques peuvent créer des pénuries.

Un rapport de l'ONU précise que les méthodes agro-écologiques permettent d'améliorer les rendements dans les régions les plus pauvres et sont plus adaptées au changement climatique. Ces méthodes gagnent du terrain dans les pays dits développés mais elles ne sont pas suffisamment soutenues par les politiques publiques.

L'agriculture est au coeur des grands équilibres écologiques de la planète Elle est un acteur incontournable de la préservation des ressources naturelles, de la biodiversité et de la lutte contre les pollutions. Cela concerne toues les agricultures du monde.

N'hésitez pas à critiquer, apporter des précisions des modifications, l'article ne prétend pas détenir la vérité. 

  • Niveau européen:

L'Union est le premier importateur de produits agricoles et a des accords préférentiels avec les pays en voie de développement.

Le changement climatique et la multiplication des échanges internationaux conduisent à un accroissement des risques sanitaires et l'émergence de maladies animales ou végétales.

Les citoyens et consommateurs européens exigent une alimentation de qualité, sûre et préservant l'environnement.

Le traité de Lisbonne a intégré la dimension environnementale.

les agriculteurs sont dépendants des directives et de la PAC qui sera renégociée en 2013..

La commission européenne a présenté un projet de réforme de la PAC pour 2013; la position de la France est mitigée.

3 défis dans ce projet:

                  -garantir la sécurité alimentaire

                  -conjuguer compétitivité économique et écologie en préservant les ressources naturelles.

                  -développer les zones rurales.

Les aides (435,5 milliards d'euros) devront être mieux ciblées et plus justes. Les agriculteurs devront s'orienter vers des pratiques de production durable. Elles ne concerneront que les agriculteurs actifs (exit les golfs, aéroports...).Elles seront dégressives à partir de 150 000€ par ferme, tenant compte cependant du nombre d'emplois créés. Elles seront plafonnées à 300 000€. La commission veut instaurer un système à l'hectare pour favoriser la culture extensive et non intensive, comme en France et en Italie, où les aides sont basées sur les niveaux de production.

L'objectif est de rééquilibre les budgets alloués à chaque état, les disparités étant très grandes. La France restera le premier bénéficiaire avec 7,6 milliards d'euros.

Sur le volet environnemental, 30% des aides seront conditionnées à de bonnes pratiques (mise en jachère de 7% de la surface totale, diversification à trois cultures minimum). La commission propose de doubler le budget recherche, de soutenir les jeunes agriculteurs $agés de moins de 40 ans.
Reste à convaincre les états. La France et la FNSEA estiment que cela ne correspond pas à la réalité des exploitations.

  • Niveau national:

La France avance les objectifs et principes suivants pour négocier la PAC:

                  -1er objectif: assurer l'indépendance et la sécurité alimentaire de l'Union européenne.

                  -2ème objectif: contribuer aux équilibres alimentaires mondiaux

                  -3ème objectif: préserver les équilibres des territoires ruraux

                  4ème objectif: participer à la lutte contre les changements climatiques et l'amélioration de l'environnement

La Pac devra s'appuyer sur les principes suivants:

                  1er principe: préserver la préférence européenne

                  -2ème principe: stabiliser les marchés

                  -3ème principe: maintenir un budget ambitieux pour la PAC

                  -4ème principe: assurer une action ciblée en faveur d'une agriculture durable

Dès à présent, une réflexion est engagée pour créer les outils suivants:

                  1er outil: une nouvelle gouvernance des filières

                  -2ème outil: une politique alimentaire

                  -3ème outil: une mobilisation de l'innovation

                  4ème outil: l'installation, la pérennité des entreprises agricoles et des entreprises agroalimentaires

Quelques remarques, les agriculteurs ne représentant plus que 4% de la population, sont cependant très courtisés par les politiques; ils ne sont plus paysans mais entrepreneurs; les centrales d'achat les malmènent; ils sont accusés, à tort pour les uns, justement, pour les autres de polluer la nature; la population est déconnectée de l'agriculture, il y a trop d'intermédiaires entre le producteur et le contenu de l'assiette; le poids des organisations syndicales est important, leurs idéologies semblent opposées: FNSEA, Confédération paysanne,... ces nombreux syndicats reflètent la forte diversité et spécificité économique et sociale du monde agricole; dans la population et chez les agriculteurs, on ressent une fracture importante entre les pro et les anti OGM, les adeptes du bio et ceux du conventionnel; la place de l'industrie agro-alimentaire est devenue énorme: qui confectionne les repas sans employer des préparations de cette industrie (seuls 20% des restaurants font tout eux-mêmes, beaucoup de pâtissiers ne font plus que des assemblages, les cantines, les maisons de retraite utilisent ses services, d'où le mot malbouffe).

Bref, c'est un monde passionnant et qui exacerbe les passions. N'oublions pas que nos paysages si malmenés aujourd'hui, sont l'héritage du monde paysan.

Quelques statistiques: les données 2010 sont incomplètes car non toutes publiées. Elles seront inscrites dès que les études seront publiées.

Statut des exploitations

 

Exploitations

SAU en ha

1988

2000

2010

1988

2000

2010

Exploitant individuel

946 079

537 550

 

23 377 240

16 120 099

 

GAEC

37 718

41475

 

3 456 279

4 981 610

 

EARL

1 539

55 925

 

100 705

4 777 373

 

Autre société civile

9 913

17 331

 

899103

1 489 751

 

Autres statuts

21 509

11 517

 

1 063 472

487 478

 

 

Taille en superficie agricole utilisée (SAU)des exploitations

 

Exploitations

SAU en ha

1988

2000

2010

1988

2000

2010

- de 5 ha

278 252

106 358

 

519 032

361 844

 

5 à- de 20 ha

278 473

131 753

 

3 238 212

1 463 994

 

20 à - de35 ha

179 249

75 644

 

4 780 303

2 048 067

 

35 à - de 50 ha

109 806

62 162

 

4 567 762

2 618 077

 

50 à - de 75 ha

89 625

75 463

 

5 406 159

4 631 108

 

75 à - de 100 ha

68 636

46 680

 

3 302 752

4 030 872

 

100 à - de 125 ha

18 676

29 161

 

2 065 789

3 242 724

 

125 à - de 150 ha

9 658

17 229

 

1 312 275

2 349 389

 

150 à - de 200 ha

8 744

17 908

 

1 485 585

3 063 261

 

200 à - de 300 ha

4 866

10 827

 

1 154 509

2 564 668

 

300 ha et plus

1 771

3 622

 

772 440

1 487 309

 

Total

1 016 755

663 807

490 000

28 595 799

27 856 616

26 961 000

Entre 1988 et 200, la France perdu 352 948 exploitations (un tiers) et 739 183 ha de SAU (2,57 %); entre 200 et 2010, elle a perdu 173 807 exploitations (26%) et 895 616 ha (3,21%).
En 22 ans, cela fait 526 755 exploitations (51,8%) et 1 634 799 ha de SAU (5,71%). On s'oriente vers une concentration des exploitations.

Pour mémoire, la superficie de la France continentale est 54 703 000 ha

Emploi dans l'agriculture

 

Ensemble des exploitations

Dont moyennes et grandes exploitations

2010

Evolution depuis 2000 en %

2010

Evolution depuis 2000 en %

Chefs d'exploitation et coexploitants

604 000

-21

473 000

-13

Salariés permanents hors famille

155 000

-6

148 000

-5

Travail agricole (unité temps annuel: UTA

751 000

-22

651 000

-20

 

Principales cultures

 

Exploitation

Superficie en ha

1988

2000

2010

1988

2000

2010

Blé tendre

430 149

763 770

 

4 380 339

4 896 507

 

Orge et escourgeon

640 680

171 362

 

1 828 130

1 521 928

 

Ma^ps grain et semence

257 833

142 791

 

1 998 429

1 753 866

 

Autres céréales

261 604

120 541

 

898 423

854 785

 

Colza

101 358

74 301

 

827 953

1 176 097

 

Tournesol

115 845

59 969

 

951 312

722 870

 

Autres oléagineux

16 386

9 723

 

90 838

94 244

 

Oléagineux

193 062

118 688

 

1 870 102

1 993 244

 

Betteraves industrielles

40 219

31 800

 

433 571

409 061

 

Autres cultures industrielles

35 927

22 485

 

134 653

165 243

 

Cultures indus. hors oléagineux

69 051

48 110

 

569 224

574 304

 

Lédumes secs et protéagineux

74 094

48 668

 

558 255

475 387

 

Ma¨s fourrage

249 174

136 883

 

1 469 308

1 684 959

 

Prairies artificielles

141 553

48 248

 

639 436

379 781

 

Prairies temporaires

277 819

172 091

 

2 146 532

2 873 136

 

Autres fourrages

132 827

27 085

 

149 309

46 618

 

Fourrages

451 700

245 536

 

4 403 586

4 684 463

 

Prairies permanentes

648 156

381 036

 

8 570 786

6 911 575

 

Superficie toujours en herbe peu productive

171 720

98 300

 

1 643 300

1 404 495

 

Superficie toujours en herbe

683 787

410 318

 

10 214 086

9 316 071

 

Pommes de terre

96 579

30 501

 

142 804

157 819

 

Légumes frais plein air ou abris bas

84 235

42 036

 

349 214

210 807

 

Légumes frais sous serre ou abris hauts

14 371

10 753

 

5 150

6 966

 

Fleurs plantes ornementales

12 655

9 296

 

7 101

8 915

 

Vignes appellation

96 598

75 707

 

510 885

545 710

 

Autres vignes pour cuve

203 777

87 257

 

416 736

328 494

 

Vignes raisins de table

13 604

6 267

 

18 455

9 456

 

Vignes (1)

272 133

143 747

 

948 256

883 660

 

Vergers 6 espèces (2)

51 704

28 166

 

161 299

145 033

 

Autres cultures permanentes (1)

48 169

38 778

 

70 269

92 218

 

Jachères (3)

93 644

211 590

 

243 215

1 226 698

 

Jardins et vergers familiaux

653 327

262 499

 

50 315

23 676

 

SAU

1 006 120

653 090

 

28 595 799

27 856 616

 

Sols des bâtiments et cours

975 913

621 247

 

288 026

221 268

 

Friches landes territoire non agricole

271 947

162 557

 

913 576

516 676

 

Taillis bois forêts peupleraies

434 268

214 706

 

2 188 206

1 303 419

 

Superficie totale des exploitations

1 013 755

663 787

 

31 985 606

29 897 683

 

Terres labourables

736 267

442 553

 

17 075 649

18 353 436

 

                 

1:les pépinières et les vignes mères sont exclues des vignes portées dans autres cultures permanentes.

2:abricotiers, cerisiers, pêchers, pruniers, poiriers, pommiers

3:y compris jachères de vignes et vergers

Au niveau régional:

Le recensement 2010 donne les tendances suivantes:                  - sont en légers reculs les bovins viande, les ovins et les caprins, les élevages volailles, les fruits et cultures permanentes, l'horticulture, les élevages porcins, les légumes.

                                                                                                                              - sont en fort recul les bovins lait                                                                                                                                                - sont en progression les céréales et les oléoprotéagineux.

Cheptel

 

Exploitation 

Effectif

1998

2000

2010

1998

2000

2010

Vaches laitières

268 563

128 336

 

5 699 720

4 193 266

 

Vaches nourrices

227 760

166 905

 

3 475 305

4 314 125

 

Total vaches

440 649

259 517

 

9 175 025

8 507 394

 

Autres adultes 2 ans et +

383 684

228 687

 

3 010 872

2 594 854

 

Bovins de 1 à - de 2 ans

368 811

220 474

 

3 088 971

3 832 364

 

Veaux de - de 1 an

376 951

236 533

 

5 042 383

5 324 315

 

Total bovin

503 659

282 009

 

21 217 251

20 258 924

 

Juments poulinières

49 216

51 486

 

138 217

167 074

 

Total équidés

79 869

80 953

 

331 476

448 610

 

Chèvres

60 933

25 804

 

888 654

840 949

 

Total caprins

62 191

27 286

 

1 209 302

1 201 937

 

Brebis nourrices

153 911

87 872

 

6 581 035

1 199 858

 

Brebis laitières

7318

6 070

 

1 171 848

1 379 706

 

Total ovins

165 104

95 665

 

11 498 746

9 416 241

 

Truies mères

35 773

14 189

 

1 023 506

1 210 208

 

Jeunes truies

15 084

9 372

 

161 779

205 353

 

Porcs à l'engraissement

158 477

56 913

 

6 940 557

8 027 028

 

Total porcins

170 339

59 519

 

12 212 554

14 869 720

 

Poules pondeuses

558 163

229 073

 

52 002 684

55 742 189

 

Poulettes

47 773

14 134

 

18 845 314

21 326 595

 

Poules de chair et coqs

269 538

125 632

 

106 985 144

126 296 895

 

Dindes et dindons

54 597

25 787

 

22 899 533

38 110 298

 

Autres volailles

261 350

100 866

 

40 268 297

17 012 489

 

Lapines mères

364 341

115 997

 

2 084 417

1 311 458

 

Ruches en production

37 951

20 528

 

1 011 788

857 288

 

La diminution du nombre d'exploitations entraîne une concentration du cheptel.

Exemples:

-poules de chairs:                  396 poules par exploitation, en moyenne, en 1988

                                                      1005 en 2000

-Poules pondeuses:                  93 poule par exploitation, en moyenne, en 1988

                                                      243 en 2000

-Porcs ç l'engraissement:                  44 porcs par exploitation, en moyenne, en 1988

                                                                        141 en 2000

Matériel en propriété et copropriété

 

Exploitations

Parc

1988

2000

2010

1988

2000

2010

Tracteurs -55ch

589 627

314 458

 

712 659

385 089

 

Tracteurs 55 à 79 ch

419 646

332 179

 

520 752

451 389

 

Tracteurs 90 à 134 ch

173 275

245 919

 

261 467

379 209

 

Tracteurs de 135 ch et °

9 725

38 791

 

11 408

48 283

 

Total tracteurs

823 908

557 814

 

1 476 285

1 263 971

 

Moissonneuses batteuses

144 796

97 667

 

128 430

91 141

 

Récolteuses de ma¨s automatiques

15 484

3 223

 

13 065

2 923

 

Presses à grosses balles

81 600

134 512

 

70 950

127 297

 

Ensileuses automatiques

néant

4 694

 

néant

3 647

 

Pulvérisateurs automatiques

néant

12 943

 

néant

12 428

 

2pandeurs de lisiers enfouisseurs

néant

2 174

 

néant

2 055

 

Chargeurs automatiques télescopiques

néant

17 094

 

néant

16 822

 

 

La région Rhône-Alpes a fait le choix:                  - de préserver les espaces naturels et agricoles et agir pour l'augmentation du nombre d'exploitations agricoles.

                                                                                          'lutter contre l'étalement urbain.

                                                                                          -combattre le déficit de logements.

                                                                                          -rééquilibre les usages du sol en secteur montagne mettant en ouevre de nouveaux modèles de développement économique

Au niveau départemental:

Le département de la Drôme s'engage sur 4 axes:                   -développer les infrastructures de l'agriculture par l'aménagement foncier et l'irrigation.

                                                                                                                              -aider les structures professionnelles et les exploitations agricoles à se développer et à se moderniser.

                                                                                                                              -promouvoir la qualité des produits et aider au développement des filières.

                                                                                                                              -intégrer l'agriculture dans un environnement de qualité.

Au niveau intercommunal:

Nous sommes concernés par le projet Biovallée

 

Revenus agricoles 2011:


Sources: INSEE , ministère de l'agriculture et Le Figaro

Résultats avant impôts par actif non salarié, et taux de variation avec 2010

Ensemble: 30200 € soit une baisse de 3,6% (en euros constants)

  • Résultats par branche:

Viticulture: 55900 soit une hausse de 42,6%

Grandes cultures: 37300 soit une baisse de 22,9%

Bovins et lait: 30300 soit une baisse de 16,1%

Maraîchage et horticulture: 10100 soit une baisse de 61,9%

Explications:

  • La baisse des revenus agricoles, hormis la viticulture, s'explique par la hausse des coûts de production:

                  -augmentation des prix des engrais pour les grandes cultures

                  -augmentation des prix des aliments pour les élevages

                  -augmentation des prix de l'énergie, gaz pour les serres et gasoil pour le matériel

                  -hausse du coût de la main d'œuvre

                  crise de la bact"rie E-colie

Pour les grandes cultures, l'augmentation des charges a annulé l'embellie des prix de l'an passé et ce malgré les cours du blé élevé sur le marché international, précise le directeur des Chambres d'agriculture.
La situation des maraîchers (10100 € de revenus, en baisse de 61,9%)et des arboriculteurs (4700 € de revenus ainsi divisés par 4) est préoccupante. <<Ces deux productions sont complètement abandonnées par les politiques agricoles et sont plus que jamais délocalisées.>>, dénonce la Confédération paysanne.

La situation de la viticulture s'explique par une météo favorable et une restructuration de la filière.

Le ministère de l'agriculture compare les revenus des agriculteurs français à ceux de l'Allemagne: les revenus sont de même niveau. Sauf, précise la FNSEA, que ceux des agriculteurs allemands ont <<une croissance à deux chiffres>>. L'Office européens des statistiques Eurostat estime l'augmentation des revenus des agriculteurs allemands à 15%

L'agriculture allemande aurait dépassé l'agriculture française sur le continent européen.

Questionnement:

                  -Pourquoi de tels écarts de revenus?

                  -Les pratiques agricoles sont-elles une des causes, outre celles avancées plus haut?

                  -Les fruits et légumes sont chers, quelle est la part qui revient aux maraîchers et aux arboriculteurs?

                  -Autres:...

 

La politique agricole commune: regards de Jose Bové sur l'agriculture française.

 

Sources: Le Monde

En 2013, la politique agricole commune (PAC) qui est le soutien européen à l'agriculture, doit être profondément modifiée. La commission européenne a présenté un projet de réforme pour 2013, j'en parlerai dans un autre article. Les discussions ont commencé au Parlement européen, dans les partis et dans les pays de la communauté.

L'enjeu est important car la PAC, c'est 42% du budget de l'Union Européenne qui distribue 53 milliards d'euros par an, soit 106 € pour chacun d'entre nous en France.

Voici le regard de José Bové, député européen, vice-président de la commission de l'agriculture au Parlement européen, auteur du livre "Changeons de cap, changeons de PAC". Le parlement européen a adopté son rapport:" La chaîne de distribution des intrants agricoles, structures et implications".

                  1-Pac obsolète? A supprimer?

José Bové pense qu'il n'y a pas d'agriculture possible sans politique publique de soutien, ne serait-ce que pour organiser l'offre et la demande et l'occupation des territoires. On ne peut laisser le marché décider seul, ce serait la famine assurée.

L'enjeu est de changer l'orientation de la PAC pour obtenir une bonne agriculture et ne pas la faire disparaître. Le choix est: veut-on poursuivre dans le modèle actuel ou évoluer vers un nouveau type d'agriculture?

                  2-Quelle orientation?

Il y a trois axes à défendre

                                    a) Nourrir en quantité et qualité les 500 millions de citoyens de l'Europe. Cela implique une production sur l'ensemble du territoire et un type de production qui permette aux générations futures de continuer à produire.

                                    b) L'enjeu environnemental et la nécessité d'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques

                                    c) L'occupation de l'espace territorial et social: le maintien des agriculteurs sur le territoire européen passe par l'installation d'une nouvelle génération d'agriculteurs. Si on poursuit avec le modèle actuel, on va assister à une véritable hémorragie du nombre des agriculteurs puisque les paysans ne sont pas remplacés à cause d'une politique d'installation qui empêche les jeunes de prendre la suite.

                  3- Comment répondre à ces objectifs?

Mesures concrètes:

                                    -autre répartition des aides entre agriculteurs

                                    -plafonnement des aides

                                    -intégrer dans les aides la question des pratiques agricoles

                                    -renforcer le pouvoir des agriculteurs face à la transformation, la distribution, les industries fournissant les aliments pour l'élevage, la chimie, le pétrole.

                                    -revoir l'organisation des marchés pour payer le travail des paysans à leur juste valeur dans la durée

                                    -Autres...

                  4- Prix et compétitivité?

Jose Bove prend l'exemple du lait : Dans la crise du lait, les nouvelles règles mises en place pour organiser la production de lait n'ont pas réparti plus justement les pouvoirs entre producteurs et industriels du lait. Les producteurs ne peuvent toujours pas négocier de manière correcte, car tout rassemblement de paysans pour négocier est considéré comme anti-concurrentiel dans la législation européenne. Donc, si on ne change pas les règles de concurrence au niveau européen, on ne peut pas rééquilibrer le pouvoir.

Quel est le sens du mot compétitivité? Pour José Bové, le but de l'agriculture est de satisfaire les besoins de la population. La vocation de l'agriculture européenne est-elle de conquérir les marchés mondiaux et de conquérir la planète? Le but, aujourd'hui, est de nourrir l'Europe. Ce qui va contre la possibilité "d'être compétitif", pour reprendre le terme, ce sont tous les accords de libre-échange signés entre l'Union européenne et certains pays qui démolissent des secteurs agricoles entiers.

Il pense notamment à l'accord entre l'UE et le Maroc, qui est en discussion actuellement au Parlement européen, sur les fruits et légumes. Si l'accord est signé, cela augmentera les importations de tomates notamment, ce qui va fracasser les productions du sud de la France, de l'Espagne et de l'Italie. Or, ceci n'est pas dans l'intérêt des petits producteurs, puisque ce sont des grands groupes qui exporteront. Où est la compétitivité dans ce cas?

            5-Question du journaliste du Monde: Vous en appelez à la responsabilité des consommateurs pour modifier leur alimentation. Un changement qui a tout de même une répercussion financière non négligeable. Les prix des produits biologiques restent assez élevés. N'est-ce pas une demande culpabilisante et simpliste, quand beaucoup ont du mal à remplir leur chariot?

José Bové pense que c'est une réalité liée au mode de soutien à l'agriculture tel qu'il est pensé, aujourd'hui, c’est çà dire tourné essentiellement vers l'agro-alimentaire et non vers les agricultures respectueuses de l'environnement.

Si l'agriculture biologique avait été soutenue comme l'agriculture intensive, les tarifs seraient bien moins élevés. Il n'est pas vrai de dire aujourd'hui que le coût de production dans l'agriculture biologique est supérieur à celui de l'agriculture dite traditionnelle.

Si on faisait entrer dans le prix des produits de l'agriculture industrielle l'ensemble des coûts qui sont payés par la société civile (pollution des eaux, problèmes de santé...) le coût de ces produits exploserait.(c'est moi qui souligne)

                  6- La déchirure paysanne?

Culturellement, l'agriculture française n'existe plus. Depuis une vingtaine d'années, la question agricole est déconnectée de la réalité des gens. Il y a coupure entre la société civile qui mange tous les jours et le monde agricole qui produit ces aliments. Les politiques agricoles ont toujours mis de côté les paysans et ne les a jamais intégrés dans une problématique plus globale. Quand on parle d'emploi, par exemple, il ne vient jamais à l'idée des dirigeants de créer de l'emploi en milieu agricole. (c'est moi qui souligne)

José Bové propose aux citoyens de se réapproprier le débat sur l'agriculture qui doit être au coeur de la campagne présidentielle.

Il propose aux citoyens, par exemple, de redistribuer, en fonction de leur priorité, les 106 € qu'ils donnent sur leurs impôts à la PAC Histoire de leur montrer qu'une autre agriculture est possible